Le mardi 23 mai j’ai été invité au Centre des Conventions à participer à une Journée organisée par le Département des Maladies Mentales de la Ville de Los Angeles.
Le thème était « Construire des ponts » et les interventions étaient destinées à parler du suicide pour mieux prévenir et accompagner les personnes, les familles et les communautés touchées par cette horrible situation.
J’ai assisté à deux conférences et j’ai participé à une « Table Ronde » avec des représentants d’autres religions. Il y avait un Rabbin, un Mufti et deux Pasteurs de différentes dénominations chrétiennes.
La Table Ronde a eu lieu à la fin de toutes les conférences et tous les participants étaient rassemblés dans la grande salle où nous avions pris le déjeuner.
Les invités pouvaient participer, le matin et l’après-midi à une conférence sur des sujets très différents en relation avec le suicide. Parmi les conférenciers il y avait des médecins, des psychiatres, des assistants sociaux et d’autres professionnels qui travaillent dans le domaine de la santé mentale.
En tant que médecin et prêtre, j’ai beaucoup insisté sur l’importance de travailler ensemble. La science et la foi ne doivent pas s’opposer mais se compléter. La personne malade a besoin de la science pour prendre soin de ses dérèglements physiques et d’un leader religieux pour l’aider à soigner ses difficultés spirituelles.
Un grand pourcentage de malades psychiatriques et des personnes qui font des tentatives de suicide consultent en premier lieu un leader spirituel avant de s’adresser à un médecin ou à un psychiatre.
Pour répondre à une des questions, j’ai dit que parmi les énormes progrès dans la pastorale de l’Église Catholique était le fait d’accueillir dans les cimetières catholiques les personnes décédées après un suicide.
J’ai dit aussi que dans beaucoup de cas de suicide il y avait un problème d’amour. Amour de soi. Se sentir aimé. Ou ne pas savoir aimer. J’ai répété les paroles du cher Pape Benoit XVI qui disait souvent que nous sommes sur la terre pour apprendre à aimer.
Parmi les messages que je voulais adresser était une invitation à rester toujours humbles devant la complexité des maladies psychiatriques. Que souvent, ni les médecins, ni les spécialistes de la vie spirituelle n’avaient de solution et que la seule chose que nous pouvions faire était d’accompagner, prier et chercher des gens plus compétents, pour essayer de trouver toujours une solution avant que le suicide s’impose comme la seule solution pour la personne qui se trouve dans cette impasse.
J’ai insisté sur le fait que nous ne pouvons pas juger mais accueillir. Nous devons toujours manifester par nos paroles et par nos actes la compassion et le désir d’aider.
Quelqu’un a souligné que la grande majorité des personnes jeunes qui se suicidaient faisaient partie de la communauté LGBT. On a parlé aussi de la gravité du harcèlement (bullying) dans les écoles qui poussait les adolescents au suicide.
Dans cette journée j’ai beaucoup aimé la rencontre avec des gens des différentes religions et confessions religieuses qui affirmaient tous ensemble le désir de travailler ensemble pour éviter toute discrimination et pour construire un monde plus respectueux de toutes les différences.
Je vous souhaite une bonne semaine.
P. Germán le 11 juin 2023