Message du P. Germán
Le Pape Émérite Benoît XVI
Le monde entier a été ému par la mort du Pape Émérite Benoît XVI.
Les manifestations de condoléances, de remerciements pour sa vie et de sympathie sont arrivées à Rome en provenance de tous les pays du monde y compris des pays qui n’accueillent pas beaucoup de chrétiens ou qui sont hostiles à la présence de croyants dans leur territoire.
Les dirigeants du monde entier et les responsables des grandes religions de notre planète ont salué sa mémoire et regrettent un grand théologien et intellectuel qui a su rester humble.
Le Pape Émérite Benoît XVI n’est pas passé inaperçu dans ce monde. Il a été une personnalité dans la religion, dans l’Église Catholique, dans les autres Églises, dans le monde scientifique, dans la culture et dans le monde artistique.
Il était un intellectuel de grand niveau, un homme qui possédait une culture générale extraordinaire, un artiste très fin et un inconditionnel disciple du Christ.
Les intellectuels et les hommes et les femmes de la culture qui ont entendu parler de ce Pape ont certainement lu les paroles qu’il leur a adressées en 2008,
Le 12 septembre 2008, il s’est adressé à 700 personnes croyantes, non croyantes et athées rassemblées, au collège des Bernardins à Paris. Tous représentants de la culture et de l’art.
Dans un discours remarquable, il a démontré qu’entre la science et la religion il ne doit pas avoir opposition mais complémentarité. Il a rappelé au monde entier que, en Europe, la science, la philosophie et la recherche de la vérité sont nées dans les monastères. Il a parlé de la passion des moines qui travaillaient jour et nuit dans leur monastère, animés par la prière, dans la recherche de la vérité par l’intermédiaire de la science et de la beauté par le moyen de l’art.
Benoît XVI nous laisse trois encycliques et une multitude de discours, d’homélies et de textes écrits en différentes circonstances.
En 2005 on attendait sa première encyclique et beaucoup de gens ont été surpris par la simplicité de ce premier texte. « Deus Caritas est » Dieu est amour. Ce grand théologien voulait dire au monde que le plus important dans la vie de tout croyant n’est pas la morale ou la liturgie ou le droit canonique. Le principe et la fin de notre foi se trouvent dans cette grande vérité : Dieu est amour.
En 2007 il écrit « Spe Salvi » Sauvés par l’espérance. Un très beau message mal connu et peu lu qui rappelle à ce monde qui vit dans la peur (de l’autre et de l’avenir) que l’espérance est un des piliers de la foi chrétienne. Qu’elle est essentielle dans le chemin vers le Salut, dans le chemin vers Dieu,
La troisième encyclique publiée le jour de la fête de Pierre et Paul, le 29 juin 2009, « Caritas in Veritate » La Charité dans la vérité reprend beaucoup de thèmes de la doctrine sociale de l’Église. Il nous rappelle qu’il ne peut pas y avoir de développement durable, stable et bénéfique pour l’humanité si la dignité humaine n’est pas respectée dans toutes les décisions. Y compris dans les décisions politiques et économiques.
Benoît XVI nous laisse un héritage que nous pouvons utiliser dans l’avenir pour présenter à l’humanité le vrai visage de Dieu qui est amour. Sa passion pour la vérité, son admiration pour la culture et pour l’art nous aident à lutter contre le relativisme que nous connaissons dans la culture actuelle.
Sa rigueur intellectuelle et ses connaissances théologiques avancées nous donnent des éléments pour parler avec un monde d’aujourd’hui qui est de plus en plus sécularisé. La science ne peut pas se passer de Dieu et la théologie ne peut pas ignorer la science. Au risque de se tromper, l’une et l’autre.
Le 18 avril 2008, devant l’assemblée de l’ONU (192 pays représentés), le Pape Benoît XVI s’est exprimé. Quatrième intervention d’un Pape devant cette assemblée, après Paul VI (1965) et Jean Paul II qui a parlé 2 fois (1979 et 1995) devant cette organisation.
Dans son intervention il a insisté sur l’importance d’une écologie humaine pour sauver la planète. Du dialogue et collaboration entre tous les hommes et entre toutes les religions. Après cette rencontre, le Pape Benoît a reçu le nom de Pape Vert.
Il y a encore beaucoup de choses que nous pouvons dire pour parler de l’admirable capacité intellectuelle de cet homme. Mais le plus important à retenir c’est que cet être admirable nous a donné un exemple d’humilité remarquable avec sa renonciation à la charge d’évêque de Rome que lui avait confiée le 19 avril le collège des cardinaux de l’Église catholique. Le 11 février 2013, Benoît XVI annonce que le Siège de Saint Pierre devient vacant à partir du 28 février 2013 à 20h.
Leçon d’humilité pour tous et surtout pour ceux et celles qui s’accrochent au pouvoir ou qui se croient indispensables dans le bon fonctionnement de la société.
En ces 8 années de Pape émérite il a montré, à son successeur et au monde entier sa discrétion, son humilité et son amour pour l’Église.
Je garde un très bon souvenir de notre rencontre à Rome alors que j’étais encore en formation et qu’il n’était pas encore Pape.
Dans son testament il dit : « Restez fermes dans la foi. » Gardons ces paroles dans nos cœurs comme le dernier conseil de ce grand Pape et transmettons-le à nos enfants pour qu’ils ne se laissent pas dévorer par le monde sécularisé qui est le nôtre.
Merci Benoît, je t’ai toujours respecté et considéré comme un grand Père intelligent et plein de sagesse qui aime ses enfants : l’Église.
Bonne semaine.
P. Germán le 29 janvier 2023